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Les jardins de Balata

Yaga

Le 26 décembre, tuile à bord de Yaga : l'inspection rituelle des fonds révèle une importante quantité d'eau...douce, heureusement. Mais cette malencontreuse fuite de nos vaches à eau nous contraint, après avoir pompé comme des Shaddoks pour assécher les fonds, puis trouvé et résolu – temporairement – la fuite, à faire escale à Fort-de-France afin de refaire les pleins d'eau.

Nous mettons à profit cette halte forcée pour nous promener dans Fort-de-France, dont le front de mer est en pleins travaux, et aux jardins de Balata. Situés sur les hauteurs surplombant la baie, ils sont l'oeuvre d'un paysagiste qui y a rassemblé une grande variété de plantes tropicales. Mais au lieu de les disposer comme dans la plupart des jardins botaniques, de façon "catalogue", il a disposé toutes ces essences de façon à composer un jardin d'agrément, dans lequel on se promène suivant un tracé défini, de façon à profiter de belles perspectives sur les allées d'arbres et la baie.

Une partie du parcours se fait sur des passerelles, reliant les troncs des grands arbres à une dizaine de mètres au-dessus du sol ; la densité de végétation est telle qu'on ne distingue presque plus le sol.

En ouvrant bien les yeux, nous observons plusieurs représentants de la discrète faune autochtone martiniquaise. Si l'on peut difficilement manquer les colibris, les petits lézards anolis, verts sur vert, sont plus furtifs. En levant les yeux par hasard, sous un carbet*, nous découvrons toute une colonie de petites chauve-souris qui dorment, blotties les unes contre les autres.

Après cette rafraîchissante plongée dans la verdure, nous redescendons à Fort-de-France, pensant, après avoir passé la nuit à la marina voisine de l'étang Z'abricots, repartir de bonne heure et d'un bon pied le lendemain matin. Làs ! Embrouillée par la présence simultanée de bouées et de pendilles, je fais mentir l'adage qui veut qu'abondance de biens ne nuit pas, et happe la pendille en question avec l'hélice du moteur. Il nous faudra une bonne demi-heure le lendemain pour débrouiller tout ça, y sacrifiant au passage l'anode d'arbre**. Un épisode de plus à notre bêtisier, qui comprenait déjà, rappelons-le, rupture d'étai, fuites de gazole, d'eau douce, déchirure du spi par coquetier et pertes multiples de lignes de pêche et rapalas !

*abri constitué d'un toit, soutenu par des piliers, sans mur.

**pièce métallique fixée sur l'arbre d'hélice, ayant pour vocation de se faire ronger par la corrosion électrolytique, protégeant son support par son héroïque sacrifice.

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