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LE bateau : Yaga, Grand Soleil 34

 

   Notre belle et ventrue Yaga est née en Italie, sur le chantier Del Pardo, à Gênes, il y a tout juste quarante ans. L'âge idéal en somme pour les grands projets, et quoi de plus normal pour une Génoise de naissance que d'envisager de faire le tour du monde ? 

 

   Nous sommes les troisièmes - heureux - propriétaires de ce beau bateau, dessiné pour la course-croisière par l'architecte Jean-Marie Finot. C'est un sloup bermudien de 10 mètres. Un quoi ?

 

  1. Un sloup (ou sloop) : voilier avec un seul mât - ce qui nous suffit bien - et portant une voile à l'arrière du mât - la grand-voile - et une voile à l'avant du mât. Suivant les circonstances, en particulier suivant la force du vent, on choisit cette voile d'avant parmi les quatre présentes à bord qui sont, par taille décroissante : le génois, le foc, la trinquette et la plus petite, le tourmentin qui, comme son nom l'indique, ne sort sur le pont que lorsque c'est la tempête - rarement, on l'espère.

  2. Bermudien : voilier dont la grand-voile est triangulaire, et fixée sur le mât sur toute sa longueur sur son avant (son "guindant"). C'est le bateau que l'on dessine spontanément, mais tous les bateaux n'ont pas une grand-voile triangulaire, elle peut être carrée, trapézoïdale...

  3. 10 mètres : c'est la plus grande longueur de la coque. Plus précisément, Yaga mesure 10,20 mètres, soit - pour les natifs d'Angleterre ou du XVIIème siècle - 34 pieds. La longueur mesurée au niveau de la ligne de flottaison est bien inférieure : 7,50 mètres seulement.

La ptite Yaga qui va sur l'eau a-t-elle des ailes ?
 

Oui, en quelque sorte, ses voiles fonctionnent un peu comme les ailes d'un avion, et lui permettent de glisser le long du vent tout en s'appuyant sur l'eau avec sa quille. De ce fait, Yaga peut non seulement se laisser pousser par le vent (c'est ce qu'on appelle "les allures portantes", le vent "porte" ou pousse le bateau), mais aussi remonter presque vers la direction du vent

Notre but est de parcourir ce tour du monde en nous servant quasi-exclusivement des voiles. Outre les voiles citées ci-dessus (grand-voile, génois, foc, trinquette et tourmentin), la garde-robe bien fournie de notre coquette Yaga est également dotée d'un voile en forme de ballon , appelée spinnaker.

 

   En plus d'être très décorative, c'est une voile très puissante, qui permet au bateau d'avancer vite lorsque le vent est faible. Autant dire que malgré ses belles couleurs, elle ne sortira sans doute pas très souvent de son sac, d'autant plus que pour l'établir, il faut d'abord jouer au mikado à l'avant avec un encombrant tangon de plusieurs mètres de long.

 

Et la nuit, on jette l'ancre ?
 

Non, pour la bonne et simple raison qu'on ne "jette" jamais l'ancre - à moins d'être devenu fou ou excessivement dépensier. On "mouille" l'ancre, accrochée solidement à une bonne longueur de chaîne et de câble textile, lui-même fermement rattaché au bateau. Le poids de l'ancre et de la chaîne posées sur le fond permettent d'immobiliser le bateau face au vent et aux vagues. Ca marche lorsqu'il y a une dizaine de mètres d'eau au plus sous le bateau.

 

   Si on est loin des côtes, on continue à avancer, même la nuit. L'un de nous deux va se reposer, pendant que l'autre reste sur le pont, pour surveiller que tout se passe bien et que Yaga ne risque pas d'emboutir un autre bateau - incident toujours ennuyeux, surtout si l'autre bateau est un porte-conteneurs de cent mètres de long.

Comme nous ne prévoyons pas de nous enchaîner à la barre de notre bateau douze heures par jour pendant deux ans, nous embarquons un "troisième équipier" : le pilote automatique, qui prendra le relais dès que nous le voudrons, à toute heure du jour et de la nuit et sans râler ni rechigner (dans l'idéal).

   Et si on veut se libérer juste pour quelques instants, Yaga est parfaitement capable de garder son cap avec la barre amarrée, pourvu que la mer ne soit pas trop forte.

Et pour manger ? Pour boire ? Et les toilettes ?
 

Yaga va embarquer des quantités respectables de nourriture : conserves industrielles et faites maison, biscuits, pain, farine et féculents, oeufs légumes et fruits. Si une traversée s'annonce longue, on mange les denrées les plus fragiles en premier, et on garde pour la fin les "solides" : citrons, pamplemousses, oeufs, conserves diverses, tout en espérant réussir à pêcher pour le plaisir de manger du poisson tout frais ! Tout ceci est stocké dans la cuisine et les coffres à nourriture, l'ensemble étant joliment baptisé cambuse.

La petite cuisine située dans la cabine contient une gazinière avec four (idéal pour cuire du pain ou des gâteaux), un petit évier et un petit frigo, qui sera probablement éteint pendant les traversées - priorité aux feux et instruments de navigation !

 

L'eau douce est stockée dans de grands réservoirs mous (les "vaches à eau"), que l'on traiera avec parcimonie, ainsi que dans de grandes bouteilles de cinq ou huit litres. Ainsi, si de l'eau salée se fraye un chemin jusqu'aux réservoirs, il nous reste de quoi boire.

En revanche, il faut économiser l'eau pendant les grandes traversées : douche, vaisselle et cuisson des pâtes à l'eau de mer !

 

Rassurons tout de suite ceux qui nous rejoindront au cours de notre périple : il y a bel et bien des toilettes à bord de Yaga, confort, luxe & Shaddocks...

 

Pour ceux qui ont soif de précisions et de jargon technique, voyez cette page plus détaillée sur Yaga.

 

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