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L'équipage

 

  La seule à avoir un rôle fixe à bord, c'est Yaga. Quant à Anne-Cécile et Damien, ils seront tour à tour capitaine, équipier, diplomate, mécanicien, voilier, bosco, médecin, navigateur, coq, pêcheur, poète, voire baudet ou saltimbanque selon l'urgence du moment. 

 

 

 
 
Mon CV nautique : 

  J'ai souvent été équipier sur le bateau familial, J'ai commencé à apprendre en regardant mon père faire, puis en l'aidant, lors de nombreuses semaines de croisière et quelques régates. Ma première expérience en tant que skipper ayant été une joyeuse catastrophe, avec un génois déchiré et un safran en miettes, je suis allé me former aux Glénans. 5 semaines de formation plus tard, me voila à tirer des bords par force 7 entre les cailloux du Golfe du Morbihan pour valider mon niveau 5.

  Merci à Arnaud, Camille, Elodie et tous les moniteurs pour leur patience à répondre à toutes mes questions tordues !

 

  Avant le départ, mon plus long trajet non stop en bateau est la traversée Antibes- Calvi. La gestion de la fatigue et des quarts sera une découverte dès la première étape vers les Baléares, et encore plus lors des traversées transocéaniques.

 

Pourquoi partir autour du monde ? 

Depuis le temps qu'on me dit que la Terre est ronde, ce serait dommage de ne pas en profiter. C'est aussi l'envie de prendre le temps d'une grande parenthèse à 2, et de combiner escalade et voile.   

Ma devise : Quand l'appétit va tout va.

Damien (par lui-même)

32 ans, ingénieur dans le domaine de l'énergie. 

 

  J'ai attrapé le virus de la voile en naviguant en famille dès mon plus jeune âge. Les vacances en Bretagne d'abord, puis en Grèce, Turquie, Croatie, et même jusqu'en Polynésie, combinées à la lecture des Moitessier, Janichon et autres Kessel m'ont donné envie de partir sur un période plus longue. 

  Si j'adore optimiser la vitesse des bateaux lors des régates, la voile est avant tout pour moi le moyen d'aller loin en harmonie avec la nature, pour découvrir des mouillages, des paysages nouveaux et des nouvelles cultures. Et le moteur ne sert qu'en cas de danger, ou dans les ports. 

Anne-Cécile (par elle-même)

Née en 1986, vétérinaire.

 Pour ma part je ne peux - sans procéder à une honteuse falsification - parler de virus de la mer dans lequel je serais tombée toute petite.

  Dans mon plus lointain souvenir de voile (si l'on excepte l'Optimist l'été, que je maniais avec un plaisir mêlé d'appréhension, sans m'y montrer particulèrement douée), je suis agrippée au liston d'un dériveur pourtant bien inoffensif, sur un lac du Sud-Ouest pourtant bien plat (Lacanau ? Hourtin ?), et je pleure (je hurle ?). On ne m'avait pas prévenue que, contrairement à l'Optimist, le dériveur penchait ! Ce diabolique engin de mort sonna le glas de mes expérimentations nautiques pour plusieurs années.

  Bien des années plus tard, au temps du lycée, je commençai à feuilleter, puis lire "le Chasse-Marée" ; les photos étaient si belles ! Quelques après-midi passées à dessaler* à bord du "quat'vingt" Ponsar au Monteynard me réconcilièrent avec l'élément liquide. Débarrassée de mes terreurs enfantines, j'étais mûre pour une traversée de Toulon à Calvi, puis un demi-tour de Corse qui m'ont enthousiasmée. 

 

  Au temps des études, je mets le pied sur Tahaa, le bateau Mauberger. Avide d'en savoir plus, et comme tant d'autres avant moi, je m'embarque pour les îles Glénan. Le temps d'une semaine entrecoupée de dessalages et "ressalages" épiques, je découvre que mon esquif est un instrument, à accorder avec une justesse parfaite, et qu'alors mer et vent le font chanter. Rentrée chez moi, je regarde un planisphère ; au lieu d'être un grand vide bleu séparant les terres, la mer m'apparaît comme une partition, un champ à labourer, un infini. Oubliés mes livres d'enfant qui parlaient de chevauchées dans la steppe mongole ou d'escalades en montagne, oubliés Igricheff et Brigitte Mappaz ! Je lis Henri de Monfreid, Jacques-Yves Le Toumelin et Ella Maillart. Je vois partir et revenir Ellen MacArthur, Alessandro Di Benedetto. J'entends parler Isabelle Autissier. La mer envahit mes rêves.

 

  Sept ans plus tard, je suis prête à partir. Mon expérience nautique est toujours d'une maigreur squelettique. Elle prendra donc du ventre au cours du voyage, nous n'avons plus le temps d'attendre, le sol se fait chaque jour plus brûlant sous nos pieds. 

 

* dessaler = chavirer (se dit d'un petit bateau type dériveur ou catamaran de sport)

ressaler = redressser le bateau

  

 

Jean

Le petit Jean a rejoint l'équipage le 21 juillet 2018. Yaga est sa maison, ce qui lui paraît d'une normalité à toute épreuve puisque la plupart de ses copains habitent aussi à bord de bateaux. Il aime manger, "pêcher" (avec une baguette et une ficelle, il attendra encore un peu pour avoir un hameçon), piloter le dinghy et observer les poissons et les "énormes" requins qui nous tournent autour au mouillage. Il n'aime pas les traversées qui durent trop longtemps, et être enfermé dans sa chambre quand les conditions l'imposent. 

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