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Cienfuegos

Damien

Nous arrivons à Cienfuegos de nuit, après une navigation pétoleuse finie au moteur. La ville occupe une toute petite partie de l'immense Baya de Jagua ; on y entre par un chenal étroit et tortueux, difficile à repérer le jour. De nuit, c'est presque un jeu de s'y faufiler, de bouées latérales en des alignements. Après deux mois d'arrivée de nuit crispées dans une obscurité totale, alléluia !A Cuba, tous les feux fonctionnent, à la fréquence et la couleur prévues par les cartes.

Nous pensions faire une entrée discrète, mais peine perdue - comme toujours à Cuba...Un spot nous éclaire et nous détaille quelques secondes, alors que nous dépassons la cahute des garde-frontière. Une inscription murale aux lettres géantes proclame, dans une lumière crue "Bienvenido Cuba socialista". Apparemment, Yaga ne représente pas une menace immédiate pour la révolution socialiste en marche, car personne ne nous aborde.

Parvenus devant la marina, nous mouillons l'ancre, parmi un nombre affolant d'autres voiliers : au moins dix ! Rendez-vous compte !


Après une bone nuit au mouillage, nous accostons au ponton en béton, dès le lendemain matin, en théorie juste pour les formalités. On en profite pour tenter de comprendre l'origine des satanées fuites dans le réservoir d'eau douce qui, depuis la Martinique, nous obligent à pomper comme des Shaddocks tous les trois jours.

Soudain, le vent se lève jusqu'à trente nœuds (ça vous rappelle quelque chose ?), et avec lui un furieux clapot, qui projette Yaga sur le quai, d'abord doucement, puis de plus en plus brutalement. Nous voyons avec inquiétude les pare-battages remplir leur office, de plus en plus écrasés à mesure que les vagues enflent. Au moment où mon frère et sa copine Juliette nous rejoignent, fraîchement arrivés du Québec, nous tentons de repousser Yaga loin du quai, des mains et des pieds. La situation devenant franchement dangereuse pour les flancs pansus de notre bateau, nous décidons d'une maneuvre d'évacuation. Il s'agit dans un premier temps de l'écarter du quai grace à des amarres tendues en travers, puis de la faire pivoter contre le vent de 90° pour se retouvrer prêt à partir, et ensuite de s'arracher d'ici grace au moteur en profitant d'une hypothétique baisse du vent.

Les retrouvailles fraternelles sont donc remises à plus tard, et c'est après deux heures à tirer sur les amarres que nous réussissons à arracher notre chère Yaga à ce piège. Pas la moindre égratignure sur la coque, mais nous sommes rompus !


Nous partons dés le lendemain matin pour l'achipel des Canarreos, aux interminables plages d'un blanc pur et aux coraux mutlicolores (cf article suivant), navigant de conserve avec Isandra, louée par la famille Mauberger au grand complet.




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