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Gran Canaria, l'île-continent

Yaga

Les Gran Canariens usent de ce qualificatif de "continent", qui peut paraître absurde, vu la taille réduite de cette petite île presque parfaitement ronde. Ils font en fait référence à la grande diversité de ses paysages : plaines arides, vallées tropicales, prairies alpines et cañyons vertigineux se succèdent en quelques dizaines de kilomètres.


Au volant d'une Fiat Panda de location, que nous élevons séance tenante à la dignité de 4x4, nous sillonnons Gran Canaria pendant quatre jours : trois jours d'escalade, un jour de randonnée.

Le premier site d'escalade visité, Bañaderos, se niche au fond d'un petit barranco, lit de torrent asséché. Sans grand intérêt et choisi pour son accessibilité, nous y traversons nos premières bananeraies ! Ca y est, on approche des Tropiques ! Les régimes sont gros, les bananes bien formées, il est temps de récolter...


Le deuxième site visité, Sorrueda, est quand à lui incomparable. Les internautes le citent tous en y accolant un cœur, une étoile...Nous avons compris pourquoi ! La route pour parvenir au site est splendide, agrippée aux flancs vertigineux d'immenses barrancos qui entaillent profondément la montagne. On se croirait au milieu d'une escadre de vaisseaux de pierre, cinglant vers la mer. La roche est rouge-orangé, quelques cultures en terrasse verdoient, mais de nos jours on semble y cultiver uniquement des chèvres.

Les voies d'escalade se trouvent au fond d'un petit cañyon étroit. A cette saison, un petit ruisseau y court entre quelques buissons de canne. Au-dessus, le cañyon s'évase en pentes raides, qui s'élèvent jusqu'aux hautes falaises encadrant la vallée. La palmeraie du hameau de Sorrueda y offre au regard une oasis de verdure. Nous sommes seuls dans ce paradis du grimpeur, où les voies équipées (plus de cent!) sont belles, sur un rocher de bonne tenue et bien adhérent : le rêve. Nous y passons plus de cinq heures. Les photographies que nous faisons ne rendent en rien la beauté du site...

En remontant, nous croisons deux chasseurs à la plume, puis un faucon crécerelle : dur d'être petit oiseau dans les parages...


Le troisième jour, nous randonnons. Objectif : le Roque Nublo depuis le pico de las Nieves (1927 mètres), sommet de Gran Canaria. A nouveau, le paysage est complètement différent des jours précédents, presque alpin : pins des Canaries vert tendre, petits buissons bleutés et taches dorées de quelques feuillus, chataîgniers, charmes et bouleaux recouvrent un vaste plateau qui s'étend depuis le pico de las Nieves jusqu'au Roque Nublo. Ce gros pilier rouge, haut d'une cinquantaine de mètres, attire l’œil, dressé au bord du plateau et accompagné de deux rochers plus petits, « la Rana » (la grenouille) et « el Fraile » (le Frère). Des voies d'escalade l'équipent, mais nous n'avons pas tenté l'aventure. L'impressionnant pico de Teide, sommet de Ténérife et plus haute montagne d'Espagne, se dessine au-dessus de l'horizon.

Le retour jusqu'au pico de las Nieves nous semble long, il est bien dur, après déjà deux mois passés assis au ras de l'eau, de terminer une randonnée par une grande montée ! Nous nous consolons en faisant au bord de la route abondante récolte de grosses chataîgnes, toutes fraîches.


Le quatrième et dernier jour de calvaire pour notre voiture de location est passé dans le parc naturel de Tamadaba. C'est paraît-il le site majeur d'escalade de l'île. Les voies sont, encore une fois, très nombreuses et bien tracées, sur des petites falaises orientées vers l'Ouest, au cœur de la pinède. Les pins des Canaries, élancés, constituent l'essentiel de la flore, laissant des sous-bois clairs et dégagés, tapissés d'aiguilles de pins odorantes...et glissantes ! C'est dimanche, nous croisons quelques grimpeurs et quelques familles canariennes sont venues passer le week-end sur le terrain de camping du parc. Plus bas, la mer de nuages venus du Nord se déverse par-dessus les cols.


Cultures tropicales, cañyons arides, plateaux alpins, trois aspects parmi d'autres de cette belle île, où nous avons pu étancher notre soif de montagne, délaissant complètement la côte et les plages.

Lundi 9 novembre au soir, le pilote automatique est installé, le bateau est rangé, les pleins sont faits: le Cap-Vert nous attend !

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