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  • Yaga

Rencontres, ep. 1 : héros en camion


Installés en Nouvelle-Zélande pour cinq mois au total, nous profitons de ce répit terrien pour faire un bilan de cette première année de voyage. Pour contrebalancer le sombre récit des affres endurés en mer comme à terre (the Dark Side of Yaga), nous nous lançons dans une nouvelle série, consacrée aux rencontres étonnantes qui ont émaillé nos escales.

S’il y a bien un aspect de ce voyage qui nous a surpris, c’est celui-ci : l’immense diversité, originalité et audace des vies de ceux que nous croisons. Alors que nous avons tendance, et c’est bien naturel, à nous baser sur notre entourage pour nous construire un idéal de vie, toutes ces rencontres nous ouvrent l’esprit et nous laissent entrevoir l’océan des possibles qui s’offre à chacun de nous.


Certes, les grands voyageurs ont souvent des métiers qualifiés, grâce auxquels ils ont pu faire des économies pour partir réaliser un rêve : comme nous. Mais nous rencontrons aussi d’autres voyageurs qui sont de parfaits électrons libres, les plus marquants jusqu’à présent étant un couple de notre âge, que nous avons baptisé « nos héros en camion ».


Armés tous deux d’irrésistibles sourires et d’un optimisme sans faille, ils ont décidé en 2013 de partir pour une grande aventure, sans trop savoir jusqu’où elle les mènerait. N’y connaissant rien à la voile, ils ont décidé de partir en bateau-stop, histoire de vivre une aventure qui n’ait pas volé son nom. Côté finances, ils partaient l’esprit tranquille : la vente du camion dans lequel ils vivaient en France leur avait rapporté environ 15 000€, pour deux. C’était plus que royal.


Eux qui voulaient de l’aventure, ils ont été servis : bateaux improbables, skippers hasardeux allergiques à la météo ou incompétents, grosses dépressions dès le golfe de Gascogne. Le skipper ne sait pas prendre un ris ? Ils sortent de leurs sacs le cours des Glénans * au milieu de la baston… Des Coriaces on vous dit ! ils se sont accrochés, ou plutôt la mer les avait déjà accrochés. Toujours souriants, ils ont rebondi de bateau en bateau. Six mois plus tard – un record de rapidité ! - ils sont arrivés en Polynésie française, où nous les avons rencontrés.


En deux ans sur place, ils ont réussi à acquérir un bateau un peu endommagé et à le retaper sérieusement, acquérant au passage une bonne habileté dans le maniement de la fibre de verre et du mastic polyester. Lors de notre passage à Atuona, ils naviguaient de petit chantier en mouillage paradisiaque à bord de leur bel Hunter 35 dont ils connaissent par cœur la moindre varangue. En plus, ils « chassent au gros dans le bleu ».**


Leurs finances vont rarement plus loin que quelques jours d’avance, mais ils vont le cœur léger, confiants dans leur capacité à se nourrir par eux-mêmes et à trouver des chantiers à droite ou à gauche pour remplir la caisse de bord.


Bref, des héros.


* L’école des Glénans où nous avons fait nos armes publient un livre expliquant presque tout ce qu’il y a à savoir pour utiliser un bateau. Les voileux l’appellent couramment « la Bible des Glénans ».

* *je vous laisse découvrir la signification de cette expression sybilline dans leur blog, fort agréable à lire et plus riche en photos que le nôtre : audebutelleestfroide.blogspot.com

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