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Sur le Caillou, Ep.3 : le Far-Ouest

Yaga

Une belle charbraise (charolais x brahmane)

Le week-end du 15 août, délaissant pour une fois Yaga et les joies du lagon, nous avons loué une petite auto pour une plongée dans le Far-Ouest calédonien. Loin, bien loin de Nouméa - en fait à une heure et demie de route - nous avons rejoint Bourail, petite bourgade de brousse, habituellement bien calme mais qui s'anime chaque année lors de sa foire.

La Calédonie se divise en trois parties : Nouméa, les îles (Loyauté, Bélep, île des Pins) et la brousse. On aurait presque envie d'y mettre une majuscule. La brousse, ici, ça veut tout simplement dire la campagne, très différente suivant que l'on est dans le Sud, l'Est ou l'Ouest de la Grande-Terre. L'Ouest est assez sec ; la déforestation au XIXème siècle y a laissé un paysage de savane sèche, où quelques niaoulis (arbre de petite taille, de la famille de l'eucalyptus) parsèment des pâturages aux longues herbes jaunies. On y pratique l'élevage extensif, principalement de bovins, mais aussi de moutons et de cerfs (dont on prononce le f). Vu les distances et l'état des pistes, le cheval est le moyen de transport privilégié, pour rassembler, marquer, trier le bétail. Celà a donné naissance à toute une culture cow-boy, avec bottes en cuir, chemises à carreaux, grands chapeaux et...rodéo !


Les organisateurs de la foire, pas fous, ont programmé le rodéo en toute fin de journée. Pendant quelques heures, nous avons déambulé de démonstration de tonte de mouton en concours de bûcheronnage, de danse country en dégustations de viande de cerf et de course de stock-car en spectacles de danses de l'île de Pâques. Les sculpteurs kanak exposaient leurs plus belles pièces, en bois tendre et aux formes souples, bien loin des hiératiques sculptures polynésiennes. Nous avons goûté un fameux bougnat-marmite, LE plat calédonien par excellence : tubercules, viande et légumes au lait de coco, enveloppés dans des feuilles de bananier et cuits au four enterré traditionnel ou, variante moderne, à la marmite.


Le clou de la journée fut donc le rodéo, avec monte de chevaux "sauvages" ou de jeunes taureaux : le cavalier doit tenir en selle (à cru pour la monte de taureau) au moins onze secondes durant lesquelles sa colonne vertébrale osciller dans tous les sens pour amortir les violents coups de dos du cheval. Le plus impressionnant est de voir le travail des cavaliers "encadrants" qui viennent se mettre au botte à botte avec le cheval fou furieux une fois le temps écoulé pour récupérer le cavalier en lui évitant une mauvaise chute.

Une autre épreuve spectaculaire est le "bulldogging", pratiqué par des équipes de deux jeunes cavaliers qui, en moins de vingt secondes, doivent parvenir à bloquer et coucher un jeune veau lâché dans le corral...pas facile ! Le tout dans sous la lumière des projecteurs, diffractée en rayons par les épais nuages de poussière brune soulevés par les sabots. Cavaliers et montures sont impressionnants d'aisance, on sent que les petits broussards montent à cheval dès qu'ils savent se tenir assis !

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