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Requins !

Damien

Alors que je n'avais plus fait de plongée depuis quelques années, nous avons quelques jours à attendre Marie-Pierre qui arrive par avion. Je suis à Fakarava dont un collègue m'avait vanté les fonds avant le départ, l'occasion est trop belle. C'est un peu crackage de budget mais on ne vit qu'une fois, je me lance donc dans une grosse structure rassurante.

Le mono est un colosse sympathique, il me met toute de suite en confiance avec quelques vannes un peu éculées, et nous nous mettons à l'eau au bout du ponton. L'eau est d'une limpidité extraordinaire. Nous faisons quelques exercices pas si simples, dont le terrible vidage de masque, puis c'est parti pour la balade. Et là c'est incroyable, l'explosion de couleur, du corail, des poissons, des nudibranches.

Les eaux sont d'une richesse incroyable. Après 2 plongées techniques dans le lagon, il est temps de passer dans le grand bain. Il me faut valider mon niveau par des exercices techniques et un examen théorique : Le grand test consiste à retirer, puis remettre et vider son masque, le tout sans boire la tasse. Je me concentre du mieux possible pour ne pas respirer par le nez sous l'eau, ne riez pas c'est loin d'être évident, j'enlève le masque, je vois tout flou.

Je le remet, penche la tête, souffle par le nez et le masque se vide. J'ai réussi !

L'examen théorique est assez facile, et me voila certifié : je peux donc aller dans la passe nord de Fakarava.

Réveil tôt mardi matin, il faut profiter de la marée. Un couple de plongeur japonais est venu exprès pour faire cette plongée, ils sont bardés d'appareils photo. Quand à moi je ne sais pas trop à quoi m'attendre et me concentre sur les conseils de l'instructeur pour cette première descente à 27m de fond. La palanquée traverse la passe et nous voilà dans l'océan. Je me jette à l'eau consciencieusement et ouvre grand les yeux.

Et là c'est le choc. L'extase. C'est incroyable. On se met à l'eau dans le grand bleu, avec 300m de fond sous les palmes, et des poissons partout. Je vois immédiatement des animaux magnifiques, profilés comme des torpilles et qui profitent du courant pour respirer sans effort. Ils sont des centaines, certains sont plus grands que moi, il s'agit bien sur des requins. Nous descendons jusqu'à 27m de profondeur et passons en dessous d'eux, pour arriver poussés par le courant jusqu'à la passe en tant que telle.

Le moniteur est attentif, ce n'est que ma troisième plongée et celle-ci est assez technique, il veille donc sur moi. Il s'agit d'une plongée dérivante, c'est à dire que le courant nous entraîne, il n'y a qu'à se laisser porter, en corrigeant de temps en temps la profondeur pour suivre le fond. Celui-ci est recouvert d'un tapis continu de coraux sur des centaines de mètres. Des milliers de poissons sont là, se tapissant dans les recoins pour éviter la force du courant. Le plus gros, les napoléons font plus d'un m de haut. Ils avancent lentement avec un air sérieux et concentré. Les loches marbrées sont très curieuses et viennent voir les plongeurs, on peut les caresser rapidement, mais cela les fait déguerpir.

Les requins s'approchent tout près. J'ai l'impression qu'ils nous tournent autour. Certains sont à moins de deux mètres. Le moniteur devant mon air inquiet se marre derrière son masque, il s'élance tout à coup un direction d'un gros pointe noir qui est tout près de moi. Le terrible squale fuit à vive allure devant ce comportement irrationnel d'un plongeur. Me voilà tout de même rassuré, a priori le requin nous considère plus comme une menace que comme une proie, en tout cas quand ce n'est pas l'heure de son repas.

Après un temps qui me semble très court c'est l'heure de remonter. En regardant la montre à la sortie de l'eau je réalise qu'on est resté 50 minutes dans l'eau. Nous prenons une heure pour souffler avant de repartir avec une nouvelle bouteille. Cette fois c'est une plongée le long du récif, plus de courant, un peu moins de poissons mais beaucoup plus de coraux. Ceux-ci sont un tapis continus tout du long. Quelques requins encore.

Cette deuxième plongée passe aussi vite que la première, me voilà de retour avec une seule envie : y retourner très vite !

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