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Mer d'Alboran

Yaga

La mer d'Alboran, qui fait partie de la Méditerranée, se situe juste à l'Est du détroit de Gibraltar. Elle doit son nom à l'île d'Alboran, qui se situe à peu près à mi-chemin entre les côtes d'Espagne et du Maroc. Nous l'avons atteinte après deux jours et deux nuits de navigation depuis Torrevieja. Plus le temps de traîner en route, adieu ! Étapes rêvées à Malaga ou Carthagène, nous ne verrons de l'Andalousie que sa côte, déserte comparée à la Costa Blanca.

Nous sommes très contents du foc neuf, et le travail de fourmi sur les coulisseaux de la grand-voile a porté ses fruits : quand on veut prendre un ris, il suffit de choquer la drisse* et vlong vlong vlong ! La voile descend (presque) toute seule.

La mer d'Alboran est plus peuplée, à cette époque-là de l'année, que les alentours des Baléares et de la Valence. Deux bandes de dauphins sont venus, au petit matin, jouer dans la vague d'étrave du bateau, alternant les passages à toute vitesse sous la coque, les sauts et la nage en arrière : grosse émotion, on ne s'en lasse pas ! Ces dauphins appartenaient à deux espèces différentes : dauphin bleu et blanc (Stellaria coeruloalba) et dauphin commun (Delphinus delphis), toutes deux assez répandues en Méditerranée.

En approchant de Gibraltar, nous avons vu de nombreux fous, dont des fous de Bassan, ainsi que d'autres oiseaux marins : les eaux sont paraît-il très poissoneuses.

Nous n'avons pas vu de baleines, ni la famille d'orque qui, d'après une légende urbaine, font faction aux porte du détroit en mangeant tous les thons de Méditerranée.

Cette mer d'Alboran est cependant un sale coin, travaillé par des veines de courants et contre-courants qui, en quelques dizaines de mètres, modifient l'aspect de la mer du tout au tout, créant des vagues courtes, hachées, déferlant même par vent très faible. En outre, le coin est sillonné de cargos et de ferries, ce qui est crispant, surtout quand la visibilité devient quasi-nulle, notamment sous un orage...

Ces trois cents miles séparant Torrevieja de Gibraltar ont été notre première longue navigation en couple. Le rythme a été un peu difficile à prendre au début ; il faut s'habituer à faire des siestes dès qu'on a sommeil, à tout moment dans la journée. La nuit, nous nous sommes relayés toutes les trois heures. Le soulagement fut énorme de quitter enfin Torrevieja et de nous retrouver aux portes de l'Atlantique, amarrés au pied du rocher de Gibraltar, l'antique colonne d'Hercule.

* choquer : donner du mou dans un bout ; la drisse : le bout qui tient le haut de la voile.

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