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  • Yaga

Port-Camargue - Minorque


Pour cet article, nous tentons une nouvelle méthode de rédaction : les paragraphes en vert sont de Anne-Cécile, ceux en violet sont de Damien.


Yaga, après une belle traversée entre Port-Camargue et Minorque, est amarrée proprement sur ses pendilles*, dans le port de Ciutadela. Arthur est venu renforcer l'éuipage pour la traversée.

Le premier départ de Port-Camargue fut un faux départ : un quart d'heure après avoir quitté le port, Yaga y entrait de nouveau, le temps pour l'équipage de monter au mât dégager une drisse** coincée (suivant la technique du "singe sur son cocotier perché avec une sangle entre les pieds", merci Charles)

Le golfe du Lion a été fidèle à sa réputation, avec une belle houle régulière, d'un bleu sombre, sur lequel quelques déferlantes, dans un froissement soyeux, venaient ajouter une touche blanc éclatant, presque phosphorescent, puis turquoise ou verte. Parfois Yaga protestait, bruits inhabituels ou écarts hors la route. Nous l'écoutions, changions un réglage et elle reprenait son dandinement tranquille, lofant*** dans les decentes et abattant*** dans les creux et les remontées. Une école de barre dans la houle pour nous, en quelque sorte.

En revanche, toute action dans la cabine, en ces premiers jours de mer, tenaient de l'exploit, et jamais plat préparé à terre, si complexe et gastronomique fût-il, ne me donna autant de mal que les sachets de riz précuits de samedi soir. Ceci dit, jamais plat préparé à terre ne déclencha un concert de louanges tel que celui entonné par l'équipage...

Cette première traversée a comblé les attentes de son équipage, qui a réalisé plein de premières : première navigation aussi longue, premières conditions un peu rudes qui ont permis de valider plusieurs choix techiques, premiers surfs sur la houle, premiers pépins techniques résolus, avec un pilote automatique réparé.

Les premiers quarts de nuit sont magiques, le repère pour se savoir sur la route étant : "la voie lactée à droite du hauban" ****. Un peu de stress quand on croise les cargos. L'AIS permet tout de même de savoir que le gros monstre à droite est le Danielle Casanova, faisant route vers Alger avec un myriade de passage par une route parallèle à nous et sans risque de collision. On respire et on reprend la veille.

Les conditions sont musclées, avec un bon force 7 qui nous pousse et deux mètres de houle par le travers. Mais les paquets d'embruns sont chauds, les coeurs à l'optimisme. Je rêve sous les étoiles. L'arrivée à Ciutadella est magique, on se faufile à quatre heures du matin dans une calanque large de quatre-vingt mètres et longue de deux kilomètres, pour s'amarrer en catimini sur le ponton du club nautico.


Yaga attend d'être rejointe par une dernière équipière, Luce, avant de partir à la découverte des calanques de Minorque – où les accès Wi-Fi risquent de se faire plus rares.

(Merci Michel pour le routage !)


* pendille : système d'amarrage utilisé en Méditerranée, qui retient l'avant des bateaux, afin que ceux-ci puissent être amarrés cul à quai, perpendiculairement à celui-ci.

** drisse : "bout" (=corde, mais ça ne se dit pas à bord d'un bateau) servant à tenir le point le plus haut d'une voile. Chaque drisse porte le nom de la voile qu'elle doit tenir, par exemple "la drisse de grand-voile".

*** lofer, abattre : action, pour un voilier, de pointer son nez respectivement vers ou à l'opposé de l'axe du vent.

**** Attention tout de même avec ce genre de repère: les étoiles tournent la nuit, par la grâce de la rotation de la Terre. Elles se décalent régulièrement ver la droite. Il faut donc à intervalles réguliers se fixer un nouveau repère, comme la constellation qui ressemble à superman dans la barre de flèche.

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